Dans cette réflexion, je me fais largement l’écho d’un sentiment d’indignation, presque unanime, que je partage avec une majorité d'intellectuels musulmans et non musulmans, tant dans mon pays que dans d'autres régions du monde.
Depuis le déclenchement de la tragédie palestinienne, j'ai souvent abordé la question de l'Occident, en particulier les quatre pays que sont les USA, la GB, la France et l’Allemagne, et des principes fondamentaux qui guident ses interactions avec le reste du monde. Ces principes justifient aussi bien ses actions militaires que ses alliances et ses soutiens. Ma référence à l'Occident découle de ma profonde conviction, partagée par plusieurs, qu'il porte l’entière responsabilité dans la tragédie palestinienne et les souffrances endurées par de nombreux pays musulmans.
Dans les précédentes chroniques sur Gaza , j’avais soutenu le constat suivant:
*Les pays occidentaux ont tout mobilisé ;
*Les pays arabes (sauf le Yémen) ont tout abandonné ;
*Le reste du monde a tout " ignoré ".
Mais en fait, le monde arabe officiel, dans sa grande majorité , participe, dans une large mesure, au génocide.
Comment ?
L’Europe a fait le choix de la sécurisation des politiques migratoires qui prône le renforcement du contrôle des flux migratoires qui s’étend progressivement de la sphère intérieure vers celle extérieure et détermine en même temps la création de zones tampons des flux migratoires sur le continent africain.
Paradoxalement, Ce combat acharné va à l’encontre des intérêts des acteurs économiques, même au sein de ces pays qui ont un besoin à la main d’œuvre étrangère, surtout dans quelques secteurs, tout en signalant que ces politiques migratoires ne permettent pas souvent à mettre fin ou au moins à atténuer le nombre des migrants arrivés en Europe d’une manière illégale ou légale par application des droits (l’asile, regroupement familial, l’étude…).
e 26 septembre 2022, les gazoducs sous-marins Nord Stream 1 et 2, reliant la Russie à l'Allemagne à travers la mer Baltique, ont été détruits.[2]
Cette destruction, qui a soulevé de nombreuses questions, met en évidence l'importance cruciale du gaz naturel dans le monde d'aujourd'hui.
Plus qu'un simple carburant, le gaz est devenu un enjeu géopolitique majeur, influençant les relations entre les nations, en particulier en Europe.
La Russie joue un rôle prépondérant dans le secteur gazier ; elle en possède d'immenses réserves, ce qui fait d’elle l'un des plus grands producteurs au monde.
Par ailleurs, l’Europe en est le principal marché d’exportation. En effet, elle dépend du gaz russe pour une partie importante de son approvisionnement.
La proximité géographique entre la Russie et certains pays européens facilite le transport du gaz par des gazoducs, ce qui inquiète certains pays européens quant à la possibilité que la Russie exploite son gaz comme un moyen de pression politique.
Les événements géopolitiques des dernières années, notamment depuis l'arrivée de Vladimir Poutine au pouvoir en 2000, ont mis davantage l’importance du gaz dans la politique internationale.
Ces trois dernières années, les données publiques et l’information institutionnelle produite sur les catégories sociales ont été soumises à rude épreuve. La pandémie de la Covid 19 apparue en novembre 2019, et sa propagation mondiale au premier trimestre de l’année suivante, a été suivie de la guerre en Ukraine début 2022. Les deux ont eu des répercussions énormes aussi bien sur l’économie du pays que sur sa population, donnant lieu à un bouleversement total et global du tissu productif, de l’organisation du système économique et de la structuration sociale.
Sur ces mutations ont été greffées des politiques libérales de relance de l’économie dont les conséquences sont difficilement mesurables au regard du contexte. Tous ces changements sont théoriquement justifiables mais malheureusement, les données relatives aux conditions de vie de la population, telles qu’elles sont construites, ne nous permettent pas d’avoir un diagnostic réel et précis de la situation de la population face à ces mutations, diagnostic nécessaire sans lequel il est difficile de mettre en place des politiques efficientes de lutte contre la pauvreté.
Certes une augmentation des différents indicateurs de pauvreté a été vérifiée mais elle est certainement loin de la réalité. Autre difficulté majeure, la pauvreté ne se mesure plus à l’aune de l’accessibilité à l’eau ou l’électricité ou de la possession de certains biens matériels. Le dépassement de ces indicateurs est en soi une bonne nouvelle puisqu’il signifie que la société a emprunté une trajectoire ascendante d’amélioration de son bien-être mais le fait que cette évolution ne puisse être suivie qualitativement handicape très fortement l’évolution du pays et son accompagnement par des politiques adaptées.
Depuis la parution du numéro de la RMSPS dédié à la pauvreté au Maroc en décembre 2018, les données publiques et l’information institutionnelle produite sur les catégories sociales ont été soumises à rude épreuve. La pandémie de la Covid 19 apparue en novembre 2019, et sa propagation mondiale au premier trimestre de l’année suivante, a été suivie de la guerre en Ukraine début 2022. Les deux ont eu des répercussions énormes aussi bien sur l’économie du pays que sur sa population, donnant lieu à un bouleversement total et global du tissu productif, de l’organisation du système économique et de la structuration sociale.
Ces mutations restent à analyser en profondeur et le manque de données administratives et scientifiques pointues à ce sujet est une véritable insuffisance qui handicape très fortement la mise en œuvre de politiques publiques pertinentes. D’un côté, les spécialistes des sciences humaines et sociales sont encore trop peu sollicités dans la production des données, d’autre part, cette dernière est encore trop coûteuse dans ses processus de production actuels, pour être élargie. Pourtant, naviguer à vue en se basant sur des idées dépassées ou fausses sur la société marocaine peut rapidement s’avérer dangereux en période de fortes perturbations tant les paramètres de lecture et de compréhension du fait et des phénomènes sociaux sont soit insuffisants, soit inopérants.
Il est également à noter que l’habitude de lire les secousses socio-économiques uniquement sous le prisme de chocs exogènes au système économique national (réorganisations des flux internationaux et des filières, apparition de nouveaux acteurs sur la scène internationale, sécheresse, etc.) ne permet plus de fournir des circonstances atténuantes satisfaisantes aux conséquences que la population doit encaisser. Le fait que les transformations endogènes du système économique marocain soient soigneusement passées sous silence alimente le fossé entre la population et les hommes et femmes politiques, et décrédibilise l’action politique en général. A partir de là, que savons-nous exactement de la situation actuelle ?