Éviter le précédent Irak / Iran
Pr. Abdelmoughit BENMESSAOUD TREDANO
Directeur de la Revue Marocaine des Sciences Politiques et Sociales
Dire que les rapports marocains-algériens connaissent une grande tension, c'est un euphémisme.
Il faut faire en sorte que la situation ne bascule pas en un conflit ouvert.
Le dernier acte qui suscite l’inquiétude c’est la réception par le président français Emmanuel Macron lundi denier du chef d’état-major algérien ; une première depuis dix-sept ans !
Les dirigeants militaires algériens doivent réfléchir et éviter de jouer avec le feu ; et méditer bien cette phrase de l’auteur du Prince Nicolas Machiavel
« On fait la guerre quand on veut, on la termine quand on peut ».
UN CONTEXTE REGIONAL ET INTERNATIONAL MARQUE PAR L’INSTABILITE ET LA VIOLENCE
Citer le précèdent Irak / Iran n’est pas excès de langage ou une extrapolation qui frise la démesure, encore moins une hypothèse d’école, mais elle revêt une part de probabilité importante.
Beaucoup d’ingrédients sont là pour soutenir une telle hypothèse :
On a un voisin le moins qu’on puisse dire très difficile et qui se comporte comme le fauve blessé ; des gestes intempestifs, voire irresponsables ne sont pas à exclure.
Des puissances régionales et internationales sont aux aguets : les guerres sont autant d’opportunités de vente d’armes, de marchés à conquérir et un pôle civilisationnel à détruire, à savoir le monde arabo- musulman… Un processus entamé depuis les accords de Sykes-Picot de 1916 …
UN GUERRE DE CIVILISATION ?
En effet, le Moyen –Orient est en lambeaux, le Maghreb est dans le collimateur ; la Libye, caserne à ciel ouvert, est un véritable théâtre d'interventions des puissances régionales et internationales et la Tunisie est dans une instabilité peu enviable. La partie orientale du Maghreb, l’Égypte, est en situation d’agonie avancée…
Tout conduit à l’accomplissement de la destruction du monde arabe ; on peut contester cet état de fait ; mais les faits sont têtus et la situation de ce monde n’a pas besoin de preuves supplémentaires pour y croire.
Il n’empêche, pour s’en convaincre, je vous invite à lire des propos d’un ancien directeur du quotidien Le Monde ,Jacques Lesourne et un journaliste anglais émérite, un grand connaisseur du monde arabe, Robert Fisk .
Comme on peut le constater, depuis quelque temps, les guerres se déroulent essentiellement sur les territoires des pays arabes ou musulmans.
Après l’Indochine durant les années 60 / 70, c’est le monde arabe qui a pris le relais depuis 1980 lors de la première guerre du golfe.
Par ailleurs, le risque que la guerre en Ukraine trouve son prolongement au Maghreb n’est pas une fiction, mais ça risque d’être une réalité potentielle.
QUAND LA BETISE COMMENCE A PENSER ….
Il est vrai que le comportement des dirigeants algériens ces derniers temps frise la bêtise, voire la folie…
Pendant des années, le différend portait sur des idées (droit des peuples, intégrité territoriale des États, intangibilités des frontières.) en relation avec la question saharienne et qui avait donc une certaine tenue.
Aujourd’hui, le ressentiment, voire la haine dépasse l’entendement ; éviter de citer le Maroc lorsqu’il gagne un match au mondial (L’Espagne éliminée du mondial !!!!!! Par qui ? Par l’ange Gabriel) où TOUS les pays africains et arabo-musulmans était totalement en diapason et en osmose avec le Maroc confine à l’absurde (Al Abath).
Faire du Maroc le sujet de discussion et de préoccupation d’une manière constante H 24 est tout simplement ahurissant et quasi maladif !
Adopter un processus d’appropriation de tout ce qui est marocain est tout simplement incompréhensible !
Se préparer à la guerre par le biais d’un achat faramineux d’armes est une fuite en avant, pétrie de dangers pour la région.
Tout le monde y perdra sauf les vendeurs d’armes, les multinationales, les grandes puissances et les projets de développement seraient renvoyés aux calendes grecques.