Il est symptomatique que la Banque mondiale, à la lecture de son dernier Mémorandum intitulé « Le Maroc à l’horizon 2040 », donne l’impression d’avoir, aussi, pris conscience des limites du modèle de développement au Maroc, et recommande à ce dernier de le revoir.
Or, si le concept de développement est appliqué à une réalité humaine en désignant le progrès économique, social, culturel et politique, dont le but est l’amélioration de la qualité de vie, l’acception du terme modèle dénote souvent l’archétype ou le point de référence pour son imitation ou reproduction. En ce sens, un modèle est un exemple à suivre du fait de sa perfection. Il est un schéma théorique d’un système ou d’un cadre de référence pour ceux qui ont la charge d’élaborer les politiques publiques d’un pays. Cependant, la réussite d’un modèle dépend de nombreux facteurs: même s’il a bien marché dans un quelconque pays, cela ne veut pas forcément dire qu’il sera une réussite dans un autre. Les contradictions objectives et les antagonismes inhérents à son fonctionnement dans les différents contextes de sa transposition nécessite une actualisation qui soustrait souvent le modèle de sa cohésion. C’est la raison pour laquelle, dans le présent article, nous adoptons la notion de système et, encore plus, stratégie de développement pour sa souplesse de mise en place, que le terme modèle, beaucoup plus teinté, à notre sens, par la rigidité et le renoncement.