Entre l’automne 2010 et le printemps 2011, le monde était témoin d’un mouvement général de contestations populaires qui traversa tous les pays arabes. Ces mouvements, bien que d’ampleur et d’intensité disparates, auront néanmoins indéniablement changé la face du monde arabe par leurs conséquences multidimensionnelles englobant un très large spectre, allant de la chute de régimes autoritaires et antidémocratiques aux guerres civiles pour les pays les plus fortement impactés, en passant par d’ambitieuses réformes sociales et politiques pour les pays qui l’ont moins été. En tout cas, ce mouvement général a débouché, en tout coin de ce monde arabe, de gré ou de force, à une avancée historique de la cause démocratique. Historique était en effet cette séquence et à laquelle on se réfèrera désormais par l’expression de « Printemps arabe ».
Ces trois dernières années, les données publiques et l’information institutionnelle produite sur les catégories sociales ont été soumises à rude épreuve. La pandémie de la Covid 19 apparue en novembre 2019, et sa propagation mondiale au premier trimestre de l’année suivante, a été suivie de la guerre en Ukraine début 2022. Les deux ont eu des répercussions énormes aussi bien sur l’économie du pays que sur sa population, donnant lieu à un bouleversement total et global du tissu productif, de l’organisation du système économique et de la structuration sociale.
Sur ces mutations ont été greffées des politiques libérales de relance de l’économie dont les conséquences sont difficilement mesurables au regard du contexte. Tous ces changements sont théoriquement justifiables mais malheureusement, les données relatives aux conditions de vie de la population, telles qu’elles sont construites, ne nous permettent pas d’avoir un diagnostic réel et précis de la situation de la population face à ces mutations, diagnostic nécessaire sans lequel il est difficile de mettre en place des politiques efficientes de lutte contre la pauvreté.
Certes une augmentation des différents indicateurs de pauvreté a été vérifiée mais elle est certainement loin de la réalité. Autre difficulté majeure, la pauvreté ne se mesure plus à l’aune de l’accessibilité à l’eau ou l’électricité ou de la possession de certains biens matériels. Le dépassement de ces indicateurs est en soi une bonne nouvelle puisqu’il signifie que la société a emprunté une trajectoire ascendante d’amélioration de son bien-être mais le fait que cette évolution ne puisse être suivie qualitativement handicape très fortement l’évolution du pays et son accompagnement par des politiques adaptées.
Depuis la parution du numéro de la RMSPS dédié à la pauvreté au Maroc en décembre 2018, les données publiques et l’information institutionnelle produite sur les catégories sociales ont été soumises à rude épreuve. La pandémie de la Covid 19 apparue en novembre 2019, et sa propagation mondiale au premier trimestre de l’année suivante, a été suivie de la guerre en Ukraine début 2022. Les deux ont eu des répercussions énormes aussi bien sur l’économie du pays que sur sa population, donnant lieu à un bouleversement total et global du tissu productif, de l’organisation du système économique et de la structuration sociale.
Ces mutations restent à analyser en profondeur et le manque de données administratives et scientifiques pointues à ce sujet est une véritable insuffisance qui handicape très fortement la mise en œuvre de politiques publiques pertinentes. D’un côté, les spécialistes des sciences humaines et sociales sont encore trop peu sollicités dans la production des données, d’autre part, cette dernière est encore trop coûteuse dans ses processus de production actuels, pour être élargie. Pourtant, naviguer à vue en se basant sur des idées dépassées ou fausses sur la société marocaine peut rapidement s’avérer dangereux en période de fortes perturbations tant les paramètres de lecture et de compréhension du fait et des phénomènes sociaux sont soit insuffisants, soit inopérants.
Il est également à noter que l’habitude de lire les secousses socio-économiques uniquement sous le prisme de chocs exogènes au système économique national (réorganisations des flux internationaux et des filières, apparition de nouveaux acteurs sur la scène internationale, sécheresse, etc.) ne permet plus de fournir des circonstances atténuantes satisfaisantes aux conséquences que la population doit encaisser. Le fait que les transformations endogènes du système économique marocain soient soigneusement passées sous silence alimente le fossé entre la population et les hommes et femmes politiques, et décrédibilise l’action politique en général. A partir de là, que savons-nous exactement de la situation actuelle ?
Pour la préparation de cet ouvrage, plusieurs enseignants/chercheurs, ont été sollicités. Au total 27, tous collègues et/ou ami(e)s du professeur Abdelmoughit Benmassaoud Tredano, ont apporté leur contribution. Que ces personnes trouvent, dans cette brève présentation, l’expression de nos sincères remerciements pour leur participation à la concrétisation de ce filial et amical hommage.
Le professeur Abdelmoughit Benmassaoud Tredano a pris sa retraite il y a quelques années, au sommet d’un parcours académique rempli. Contrairement à ce que nous avons l’habitude d’observer dans « notre environnement », il n’a cessé de multiplier et diversifier les activités scientifiques parce qu’il répugne à l’oisiveté qui caractérise la retraite. Et il n’a pas tort, ce n’est donc que justice de lui rendre un hommage filial à travers ces «Mélanges» qui se veulent un croisement de regards autour de trois axes : Droit et sciences politiques, diplomatie et ordre international, développement et croissance ; thématiques dont le Pr. Abdelmoughit Benmassaoud Tredano partage un intérêt avec les différents contributeurs qui l’ont connu, travaillé, milité, côtoyé ou s’être lié d’amitié. A travers ces «Mélanges», la liaison, l’affinité et la reconnaissance académique, intellectuelle et scientifique ne seront, ainsi, que (re)affirmées.
À elle seule, cette diversité des sujets des contributions dans ce titre « Mélanges » donne déjà un aperçu de la richesse et de la variété des thématiques abordées, de près ou de loin, par le Pr. Abdelmoughit Benmassaoud Tredano au cours d’une carrière intellectuelle de plus de 40 ans, jalonnée par l’organisation de plusieurs manifestations scientifiques, la publication de près d’une vingtaine d’ouvrages, de centaines d’articles, la direction de nombreuses structures de recherche, ainsi que par la création et la direction de la Revue Marocaine des Sciences Politiques et Sociales (RMSPS).
De tels efforts, réalisations, et bien d’autres, sont au cœur de cette hyperactivité intellectuelle dans la dynamique carrière du Professeur Abdelmoughit Benmassaoud Tredano. Dans son inlassable quête de développer une pensée structurée, de redécouvrir le social dans ses multiples dimensions et, le cas échéant, de ne pas craindre la différence et la polémique sans jamais sacrifier la rigueur, il s’est résolument dégagé d’un milieu de plus en plus balisé par la suffisance, l’abattement et aux rugueux raccourcis.
On retrouve dans la carrière du Professeur Abdelmoughit Benmassaoud Tredano un tel entêtement à ancrer la pensée dans la compréhension et l’analyse du concret. Bien sûr, cela ne signifie pas que sa carrière et/ou ses travaux sont au-dessus de toute critique ; aucune vie, œuvre ou pensée ne l’est d’ailleurs, et aucun intellectuel rigoureux ne cherche le confort des situations acquises. Mais, ce qui est certain, c’est que, comme disait Jean Jaurès, le Pr. Abdelmoughit Benmassaoud Tredano a eu la sincérité, le dévouement et « le courage d'agir et de se donner aux causes sans savoir quelle récompense réserve à notre effort l'univers profond, ni s'il lui réserve une récompense ».
Naturellement, l’œuvre entamée par Abdelmoughit Benmassaoud Tredano n’est point achevée. Très nombreuses seront encore, sans le moindre doute, ses actions et ses publications. Cet hommage n’est évidemment pas une fin, pas plus pour lui que pour ses étudiants, ses amis et ses collègues, qui, ont à cœur, non seulement de prolonger ses actions entreprises, mais aussi de lui témoigner, à travers ces " Mélanges", leur reconnaissance, leur profond respect et aussi leur amitié.
Nous espérons qu’à travers ces " Mélanges", le vibrant hommage que mérite le Professeur Abdelmoughit Benmassaoud Tredano lui sera rendu, ne serait-ce que partiellement. Les coordonnateurs, les organisateurs de cet événement, ainsi que les auteurs des différentes contributions veulent ainsi le remercier, non seulement de ce qu’il a apporté, de ce qu’il continue d’apporter mais aussi de ce qu’il apportera encore.
Les ressources renouvelables sont en baisse substantielle du fait des impacts des changements climatiques et de la surexploitation parfois abusive et non contrôlée.
Le diagnostic établi, a montré un manque de cohérence entre la capacité hydrique du pays et les politiques sectorielles qui utilisent les ressources hydriques comme principale intrant.
Le Maroc, en effet, dispose d’une importante infrastructure hydraulique et d’une expertise reconnue en matière de gestion des ressources en eau, qui fait de lui un modèle au niveau régional et continental. Malgré cette expertise reconnue, le mode de gouvernance adopté s’avère incohérent avec les contraintes climatiques que le pays subit et avec la raréfaction des ressources en eau qui devient une réalité constante. Le maintien de certains choix des politiques publiques ne fait qu’accentuer la crise.....
Avant de parler de l’épopée de Gaza, de ses objectifs, de ses motivations, de son impact, du moment et de son contexte, commençons par essayer de décoloniser le langage, de démythifier et démystifier l’attitude occidentale vis-à-vis de l’autre.
Cette démarche n’est pas dictée uniquement par un souci intellectuel, mais elle peut constituer un des éléments de notre combat politique, idéologique et intellectuel.
Rôle de tout citoyen épris de justice et d’équité entre les Hommes et les nations.
C’est aussi dicté par une volonté de répondre à la propagande orchestrée par les médias et des décideurs occidentaux.