Ces trois dernières années, les données publiques et l’information institutionnelle produite sur les catégories sociales ont été soumises à rude épreuve. La pandémie de la Covid 19 apparue en novembre 2019, et sa propagation mondiale au premier trimestre de l’année suivante, a été suivie de la guerre en Ukraine début 2022. Les deux ont eu des répercussions énormes aussi bien sur l’économie du pays que sur sa population, donnant lieu à un bouleversement total et global du tissu productif, de l’organisation du système économique et de la structuration sociale.
Sur ces mutations ont été greffées des politiques libérales de relance de l’économie dont les conséquences sont difficilement mesurables au regard du contexte. Tous ces changements sont théoriquement justifiables mais malheureusement, les données relatives aux conditions de vie de la population, telles qu’elles sont construites, ne nous permettent pas d’avoir un diagnostic réel et précis de la situation de la population face à ces mutations, diagnostic nécessaire sans lequel il est difficile de mettre en place des politiques efficientes de lutte contre la pauvreté.
Certes une augmentation des différents indicateurs de pauvreté a été vérifiée mais elle est certainement loin de la réalité. Autre difficulté majeure, la pauvreté ne se mesure plus à l’aune de l’accessibilité à l’eau ou l’électricité ou de la possession de certains biens matériels. Le dépassement de ces indicateurs est en soi une bonne nouvelle puisqu’il signifie que la société a emprunté une trajectoire ascendante d’amélioration de son bien-être mais le fait que cette évolution ne puisse être suivie qualitativement handicape très fortement l’évolution du pays et son accompagnement par des politiques adaptées.
Depuis la parution du numéro de la RMSPS dédié à la pauvreté au Maroc en décembre 2018, les données publiques et l’information institutionnelle produite sur les catégories sociales ont été soumises à rude épreuve. La pandémie de la Covid 19 apparue en novembre 2019, et sa propagation mondiale au premier trimestre de l’année suivante, a été suivie de la guerre en Ukraine début 2022. Les deux ont eu des répercussions énormes aussi bien sur l’économie du pays que sur sa population, donnant lieu à un bouleversement total et global du tissu productif, de l’organisation du système économique et de la structuration sociale.
Ces mutations restent à analyser en profondeur et le manque de données administratives et scientifiques pointues à ce sujet est une véritable insuffisance qui handicape très fortement la mise en œuvre de politiques publiques pertinentes. D’un côté, les spécialistes des sciences humaines et sociales sont encore trop peu sollicités dans la production des données, d’autre part, cette dernière est encore trop coûteuse dans ses processus de production actuels, pour être élargie. Pourtant, naviguer à vue en se basant sur des idées dépassées ou fausses sur la société marocaine peut rapidement s’avérer dangereux en période de fortes perturbations tant les paramètres de lecture et de compréhension du fait et des phénomènes sociaux sont soit insuffisants, soit inopérants.
Il est également à noter que l’habitude de lire les secousses socio-économiques uniquement sous le prisme de chocs exogènes au système économique national (réorganisations des flux internationaux et des filières, apparition de nouveaux acteurs sur la scène internationale, sécheresse, etc.) ne permet plus de fournir des circonstances atténuantes satisfaisantes aux conséquences que la population doit encaisser. Le fait que les transformations endogènes du système économique marocain soient soigneusement passées sous silence alimente le fossé entre la population et les hommes et femmes politiques, et décrédibilise l’action politique en général. A partir de là, que savons-nous exactement de la situation actuelle ?
Le présent papier a pour principal objectif d’analyser la pauvreté des enfants à partir de mesures multiples en vue d’identifier les politiques sociales de lutte contre la pauvreté les plus adéquates. Pour ce faire, il s’agit d’étudier la pauvreté monétaire, la privation multiple et le chevauchement entre ces deux mesures permettant l’identification de différents groupes d’enfants faisant face à différentes formes de pauvreté et de chevauchement entre celles-ci.
Il s’agira en particulier de dresser les profils des enfants identifiés comme pauvre selon chacune des deux mesures et examiner, ensuite, le profil des enfants qui se situent dans l’« espace d’intersection » entre la pauvreté monétaire et la privation multiple.
L’intérêt de cette approche est qu’elle permet non seulement d’examiner ce que font voir les deux précédentes mesures, mais aussi d’identifier les différentes configurations de profils de pauvreté qui en ressortent, à savoir l’identification de deux autres groupes supplémentaires d’enfants: les enfants qui se situent uniquement dans l’espace de la pauvreté monétaire et ne font face à aucune forme de privation multiple, et les enfants qui se trouvent uniquement dans l’espace de la privation multiple et ne font pas face à la pauvreté monétaire.
A la suite de la construction des profils sociodémographiques de ces différents groupes, une réflexion est esquissée sur les politiques sociales adaptées à chaque groupe identifié.
Les changements climatiques sont certes un phénomène mondial causé essentiellement par l'ensauvagement du capital, mais ses effets néfastes sont plus durement ressentis par les populations fragiles. Ainsi, la pauvreté et la dégradation de l'environnement sont étroitement liées dans un cercle vicieux. D'une certaine manière, la pauvreté contribue à la dégradation en marche de l'environnement parce que les vulnérables n'ont pas les moyens de s'occuper convenablement de l'environnement, et la dégradation de l'environnement appauvrit gravement la vie de ces mêmes pauvres en annihilant leurs moyens de subsistance, leur revenu et leur santé. Sur la base de cette prémisse, ce papier tente d'examiner, abstraction faite de tous les autres facteurs dégradant fortement l’environnement, une partie de la littérature pour déterminer comment un environnement dégradé augmente la pauvreté, et comment la pauvreté contribue à détériorer à son tour l'environnement. Une meilleure compréhension de cette relation devrait conduire, inéluctablement, à des meilleures politiques publiques de lutte contre la pauvreté pour une meilleure préservation de l’environnement.
Ces trois dernières années, les données publiques et l’information institutionnelle produite sur les catégories sociales ont été soumises à rude épreuve. La pandémie de la Covid 19 apparue en novembre 2019, et sa propagation mondiale au premier trimestre de l’année suivante, a été suivie de la guerre en Ukraine début 2022. Les deux ont eu des répercussions énormes aussi bien sur l’économie du pays que sur sa population, donnant lieu à un bouleversement total et global du tissu productif, de l’organisation du système économique et de la structuration sociale.
Sur ces mutations ont été greffées des politiques libérales de relance de l’économie dont les conséquences sont difficilement mesurables au regard du contexte. Tous ces changements sont théoriquement justifiables mais malheureusement, les données relatives aux conditions de vie de la population, telles qu’elles sont construites, ne nous permettent pas d’avoir un diagnostic réel et précis de la situation de la population face à ces mutations, diagnostic nécessaire sans lequel il est difficile de mettre en place des politiques efficientes de lutte contre la pauvreté.
Certes une augmentation des différents indicateurs de pauvreté a été vérifiée mais elle est certainement loin de la réalité. Autre difficulté majeure, la pauvreté ne se mesure plus à l’aune de l’accessibilité à l’eau ou l’électricité ou de la possession de certains biens matériels. Le dépassement de ces indicateurs est en soi une bonne nouvelle puisqu’il signifie que la société a emprunté une trajectoire ascendante d’amélioration de son bien-être mais le fait que cette évolution ne puisse être suivie qualitativement handicape très fortement l’évolution du pays et son accompagnement par des politiques adaptées.
Depuis la parution du numéro de la RMSPS dédié à la pauvreté au Maroc en décembre 2018, les données publiques et l’information institutionnelle produite sur les catégories sociales ont été soumises à rude épreuve. La pandémie de la Covid 19 apparue en novembre 2019, et sa propagation mondiale au premier trimestre de l’année suivante, a été suivie de la guerre en Ukraine début 2022. Les deux ont eu des répercussions énormes aussi bien sur l’économie du pays que sur sa population, donnant lieu à un bouleversement total et global du tissu productif, de l’organisation du système économique et de la structuration sociale.
Ces mutations restent à analyser en profondeur et le manque de données administratives et scientifiques pointues à ce sujet est une véritable insuffisance qui handicape très fortement la mise en œuvre de politiques publiques pertinentes. D’un côté, les spécialistes des sciences humaines et sociales sont encore trop peu sollicités dans la production des données, d’autre part, cette dernière est encore trop coûteuse dans ses processus de production actuels, pour être élargie. Pourtant, naviguer à vue en se basant sur des idées dépassées ou fausses sur la société marocaine peut rapidement s’avérer dangereux en période de fortes perturbations tant les paramètres de lecture et de compréhension du fait et des phénomènes sociaux sont soit insuffisants, soit inopérants.
Il est également à noter que l’habitude de lire les secousses socio-économiques uniquement sous le prisme de chocs exogènes au système économique national (réorganisations des flux internationaux et des filières, apparition de nouveaux acteurs sur la scène internationale, sécheresse, etc.) ne permet plus de fournir des circonstances atténuantes satisfaisantes aux conséquences que la population doit encaisser. Le fait que les transformations endogènes du système économique marocain soient soigneusement passées sous silence alimente le fossé entre la population et les hommes et femmes politiques, et décrédibilise l’action politique en général. A partir de là, que savons-nous exactement de la situation actuelle ?